HUMILIER LES SYNDICS : CA SUFFIT !
Je souhaite réagir face à la publication du dossier : ‘les professions qui abusent et comment s’en protéger’ paru dans le numéro de septembre 2014 du magazine Capital. Étaient cités comme professions abusives : les garagistes, les assureurs, les plombiers et les syndics. Le dossier explique globalement que ce sont des métiers qui surfacturent leur travail, des gens malhonnêtes, qui trichent et ne respectent pas la loi et leurs clients. Concernant les administrateurs de biens, il est expliqué qu’ils abusent des copropriétaires.
Je ne suis pas d’accord et cela me révolte ! La plupart des exemples concrets d’abus cités (photocopies facturées, salles louées pour les assemblées générales) ne sont justement en aucun cas des abus ! Il s’agit pour la plupart de services facturés. Les syndics de copropriété ne sont pas des associations et ils doivent donc comme toute entreprise facturer leurs services…
Depuis trois ans, j’accompagne en tant que coach des petits cabinets de syndics. Et je rencontre uniquement des professionnels très investis, polyvalents, qui sacrifient souvent une partie de leur vie privée car les horaires et la charge de travail sont démesurés. Cela suffit de traîner ce métier dans la boue. Car ce métier a malheureusement aujourd’hui honte. Certaines personnes ont honte de dire qu’elles sont syndics en société. Pourquoi se dévaloriser et ne pas avoir la fierté de son métier ? Ce métier est noble. Dans un immeuble on a besoin d’un coordinateur, d’un expert pour appliquer les lois, pour conserver la valeur de nos patrimoines, et tout simplement pour le mieux vivre ensemble. On ne peut présenter en permanence le métier d’administrateurs de biens comme un métier d’escrocs. Bien sûr qu’il faut dénoncer les pratiques qui peuvent être abusives, mais arrêtons de globaliser.
Il faut de façon urgente honorer ce métier pour conserver les savoir-faire. En effet, le risque qui court n’est ni plus ni moins de le voir disparaître. Le stress dû à la pratique du métier et à toute la mauvaise réputation qui l’entoure entraîne beaucoup de gens du secteur à vouloir quitter la profession. Sans oublier que les dirigeants cherchent aujourd’hui de jeunes talents capables de reprendre le flambeau ou de devenir leurs proches collaborateurs. Mais comment voulez-vous qu’ils aient envie quand ce type d’article polémique fait encore rage ? Bien sûr, il ne s’agit que d’un marronnier pour combler le manque réel d’investigations. Ce qui me rend triste, c’est que mes clients sont des personnes passionnées par leur métier, fières de ce qu’elles accomplissent chaque jour, mais elles ont tellement l’habitude d’être vilipendées qu’elles renoncent même à y répondre. Et c’est pourquoi je souhaite réagir: je le redis, ça suffit de laisser ce métier se faire traîner dans la boue. Une certaine presse critique les syndics en général ; cependant, si on interroge les copropriétaires de manière personnelle, ils sont plutôt satisfaits…
Il est donc très important de prendre conscience du danger de la disparition de ce métier. Il faut revaloriser leur image, arrêter de considérer uniquement le prix mais plutôt le rapport qualité/prix en toute transparence. Sinon nous n’aurons plus que des acteurs en ligne. Certes, ils seront moins chers, mais ils gèreront le minimum, et cela ne servira ni à entretenir convenablement notre patrimoine, ni à le valoriser, ni à créer du lien. Il est très important de continuer à avoir un seul référent humain qui ne soit pas une plateforme en ligne (le gestionnaire d’immeuble). Et celui-ci doit en effet travailler à devenir de plus en plus proche, de plus en plus réactif, et de plus en plus transparent vis-à-vis des copropriétaires.
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Lieutaud 03/09/2014
muriel TRICHASSON 04/09/2014
GRATADE 04/09/2014
JOUAN JEAN-LUC 04/09/2014
François-Emmanuel BORREL 05/09/2014