Le livre blanc des propositions pour une réforme des métiers de l’immobilier, cosigné par les organisations professionnelles FNAIM et UNIS, destiné à aider les Pouvoirs Publics à produire une écriture pertinente des nouveaux textes censés régir les professions immobilières, vient de paraitre.
Le moins que l’on puisse dire, pour ce qui est de la profession de syndic, la désillusion ressentie à la lecture des dites propositions n’a d’égale que l’espoir escompté par ces professionnels d’avoir enfin un texte permettant une valorisation d’un métier tant décrié par les médias.
En quoi les propositions contenues dans le paragraphe IV du livre blanc, avec comme titre “les comptes des syndicats de copropriétés”, permettront de contribuer à une image positive de la profession de syndic auprès du grand public?
Quelles sont elles ces propositions?
Elles sont au nombre de 3, à comparer à titre d’information aux 6 propositions faites dans le paragraphe II, pour le renforcement de la compétence des agents commerciaux relevant de la loi Hoguet et un meilleur encadrement de leurs activités.
A se demander en osant une pointe d’ ironie, si les agents commerciaux qui à un moment ne pouvaient plus exercer dans le secteur immobilier, les greffes refusant de les inscrire, ne seraient pas mieux pris en considération par nos instances professionnelles, que la profession de syndic, professionnels qui soit dit en passant, administrent près de 7 millions de lots en copropriétés.
Trêve de plaisanteries, les 3 fameuses propositions sont donc les suivantes:
1) Laisser la faculté aux copropriétaires de dispenser le syndic d’ouvrir un compte bancaire séparé au nom du syndicat.
2)En cas de compte unique, favoriser des sous comptes individualisés comptablement par copropriété en conservant au syndic la possibilité de placer les fonds mandants et de percevoir des intérêts financiers.
3) Interdire la compensation ou les conventions de fusion entre ce compte et tout autre compte ouvert au nom de son titulaire dans le même établissement de crédit.
Sans verser dans la victimisation, ces propositions tendent plus à défendre le compte unique qui d’après nos organisations professionnelles rend plus efficace la garantie financière, les grands groupes qui évidemment y voient un intérêt certain car le cumul de l’ensemble des fonds des syndicats gérés par ces syndics plus financiers que gestionnaires, permet de percevoir des produits financiers mais qu’en est il de la valorisation de l’image du syndic de proximité, tenant les assemblées générales, au contact de ses mandants? Qu’en est il du statut du syndic de copropriétés?
Le paradoxe est qu’au niveau de la préface du livre blanc, il est fait état du rôle social du syndic qui fait de lui un acteur incontournable au sein de la copropriété.Cela fait toujours plaisir à entendre.
De même il est constaté par les organisations professionnelles que la plus grande majorité des cabinets implantés sur le territoire sont des petites entreprises, ce, pour justifier de la mise en place d’organes régionaux de conciliation ou encore dans le chapitre “Discipline” que le respect de la loi et de la déontologie rehausse l’image d’une profession et permet d’installer une relation de confiance avec la clientèle. Dont acte…
Pour être tout à fait “honnête”, on peut ajouter une autre proposition , on passerait alors de 3 à 4 propositions, car il est prévu dans le livre blanc, dans un chapitre intitulé: “Capacité professionnelle et formation”, de soumettre les professionnels à des compétences élargies, adaptées à chacun des métiers ou des fonctions, avec création de mentions de spécialités sur les cartes professionnelles (syndic, transaction en fonds de commerce…). Enfin une reconnaissance de la spécificité du syndic!!!
En somme on pourrait être amené à conclure qu’entre les constats effectués par la FNAIM et L’UNIS et les propositions en résultant, subsistent un énorme fossé.
En effet bien que la profession de syndic soit depuis de nombreuses années mise au banc de la société, qu’elle soit autant vilipendée, il semblerait selon nos organisations professionnelles qu’elle n’ait nullement besoin de rehausser son image, qu’elle n’ait nullement besoin d’ installer une relation de confiance avec ses clients, aussi pourquoi se préoccuper de lui fournir un statut digne de ce nom, pour une reconnaissance à part entière de cette profession ?
photo de Alainmichot 93
6 Comments on “Etats Généraux des Professions Immobilières: le statut de Syndic passe à la trappe.”
Tout étant d’accord avec vous sur le fond, à savoir que ce livre blanc est avant tout une façon pour les grands groupes de protéger leurs prés carrés et de poursuivre dans leurs méthodes et leurs prix d’un autre temps, vous pratiquez un peu de désinformation au sujet des agent commerciaux. Relisez correctement le livre blanc et vous constaterez que celui-ci, bien loin de mieux considérer les agents commerciaux que les syndics ou de renforcer leurs compétences, visent purement et simplement à leur éradication du milieu immobilier.
Cher François,
Je crois qu’il y a eu méprise sur mes propos.
En effet, quand j’ai indiqué, en précisant avec une pointe d’ironie, que les agents commerciaux étaient mieux considérés que les syndics, je faisais allusion au fait que la Fanim et l’Unis nos organisations professionnelles, n’avaient pas jugées utiles de proposer un statut des syndics professionnels, s’étaient pour ce qui concerne la profession, contentées de promouvoir le compte bancaire unique.
Néanmoins comme je l’avais indiqué dans un précédent article du blog Syndic Pro, j’estime que les agents immobiliers et les agents commerciaux sont complémentaires et qu’il n’y a pas lieu de créer une discrimination dans l’exercice des professions.
Thanks!
Que tal? He visto tu blog y me ha gustado mucho este diseño. Me podrías decir donde puedo conseguir alguno parecido? Muchas gracias
Très bonne analyse merci sur le rôle des syndic.
Lors d une assemblée s est posée la question suivante : un couple propriétaire d un lot peuvent ils se présenter comme membre du conseil syndical ?