“Syndic et fier de l’être”, tel était le titre de la conférence proposée par Bertrand WEHRLE- DETROYE, ancien notaire, ancien syndic, actuellement cofondateur de la plateforme de gestion de copropriétés SYNPLE, destinée aux syndics professionnels, qui ont répondu en nombre tout autant que les copropriétaires et les exposants, à la 25ème édition du salon pour les copropriétaires et syndics de copropriété organisée par SOLUCOP.
“Syndic et fier de l’être” ou quelles réponses les syndics professionnels doivent ils opposer aux plateformes telles MATERA actuellement en vogue, proposant des solutions digitales aux copropriétaires optant pour le syndicat coopératif.
Qu’est ce que le syndicat coopératif?
Les alinéas 1 et 2 de l’article 14 de la loi n° 65-557 du 10 juillet 1965 disposent :
« La collectivité des copropriétaires est constituée en un syndicat qui a la personnalité civile.
Le syndicat peut revêtir la forme d’un syndicat coopératif régi par les dispositions de la présente loi. »
Depuis l’ordonnance n° 2019-1101 du 30 octobre 2019 (article 11-1°), il n’est plus exigé que la forme coopérative soit expressément prévue dans le règlement de copropriété.
La loi du 10 juillet 1965, elle, est précise sur ce qu’est la gestion de forme coopérative. Son article 17-1 dispose, en effet :
“ Dans le cas où l’administration de la copropriété est confiée à un syndicat coopératif, la constitution d’un conseil syndical est obligatoire et le syndic est élu par les membres de ce conseil et choisi parmi ceux-ci. Il exerce de plein droit les fonctions de président du conseil syndical. En outre, le conseil syndical peut élire, dans les mêmes conditions, un vice-président qui supplée le syndic en cas d’empêchement de celui-ci.”
Par ailleurs, La loi du 10 juillet 1965 concernant la gestion de forme coopérative précise dans son article 17-1:
« Dans le cas où l’administration de la copropriété est confiée à un syndicat coopératif, la constitution d’un conseil syndical est obligatoire et le syndic est élu par les membres de ce conseil et choisi parmi ceux-ci. Il exerce de plein droit les fonctions de président du conseil syndical. En outre, le conseil syndical peut élire, dans les mêmes conditions, un vice-président qui supplée le syndic en cas d’empêchement de celui-ci.
Le président et le vice-président sont l’un et l’autre révocables dans les mêmes conditions. L’assemblée générale désigne une ou plusieurs personnes physiques ou morales qui peuvent être des copropriétaires ou des personnes extérieures qualifiées pour assurer le contrôle des comptes du syndicat.
L’adoption ou l’abandon de la forme coopérative du syndicat est décidée à la majorité de l’article 25 et le cas échéant de l’article 25-1. »
Le passage à la forme coopérative est une décision de l’assemblée générale prise à la majorité des voix de tous les copropriétaires (article 25) ou, si un tiers des voix a été obtenu lors du premier vote, à la majorité des voix des copropriétaires présents, représentés ou votant par correspondance (article 25-1).
Des prestataires ayant compris l’opportunité de l’existence de la forme coopérative en copropriété encouragent les copropriétaires à adopter ce mode de gestion, tout en se proposant de leur fournir des conseils et des services.
Ces prestataires ne sont pas des syndics mais plutôt des intervenants qui rendent un service au conseil syndical comme autorisé par l’article 27 du décret du 17 mars 1967 qui dispose :
« Les fonctions de président et de membre du conseil syndical ne donnent pas lieu à rémunération.
Le conseil syndical peut se faire assister par tout technicien de son choix.
Les honoraires de ces techniciens ainsi que les frais nécessités par le fonctionnement du conseil syndical constituent des dépenses d’administration. Ils sont payés par le syndic dans les conditions fixées par le règlement de copropriété éventuellement modifié ou complété par la décision de l’assemblée générale visée à l’article 22 du présent décret. »
Il y a lieu de préciser que l’article 22 prévoit la possibilité pour l’assemblée générale d’établir un règlement sur le fonctionnement du conseil syndical.
Comment les syndics doivent ils réagir à l’ubérisation de leur métier?
La stratégie proposée par le conférencier consiste d’une part en l’analyse de la tendance actuelle qui vise à décrédibiliser le syndic et d’autre part quelles sont les pistes à prendre afin d’inverser la tendance et permettre au syndic de clamer la fierté de sa fonction.
L’analyse de la tendance actuelle: la tendance des 4i
Quelles sont les reproches faits au syndic?
Pour Bertrand les reproches faits au syndic se résument sous la formule de la tendance des 4i consistant à reprocher aux syndics les caractéristiques suivantes:
– injoignables
– inertes
– inactifs
– inconstants
Quelle solution pour inverser la tendance des 4I?
Pour Bertrand, la solution pour inverser la tendance des 4i consiste à choisir la voie qui serait selon lui, la voie de la modernité, à savoir la digitalisation des métiers de l’administration de biens qui connait une accélération récente et durable.
Cette voie de la modernité devrait permettre une procommunication et une fluidité des informations.
Cette modernité se décline sur les caractéristiques suivantes:
- le syndic se doit d’être joignable et pédagogue d’où l’utilisation d’une messagerie instantanée et la production de tutos
- le syndic se doit d’être réactif d’où la mise en place d’un processus métier automatisé
- le syndic se doit d’être efficace à savoir être force de proposition pour la maitrise des charges ainsi que pour la proposition de services innovants
- le syndic se doit d’être transparent avec une fluidité des flux des informations entrantes et sortantes avec un extanet performant
Syndic et fier de l’être
Pour Bertrand, le syndic est un acteur de la vie de la copropriété et a comme mission d’être le lien social au sein de la copropriété.
Il doit permettre à ses mandats de faire les bons choix dans la gestion de leur copropriété.
Le syndic en choisissant la voie de la modernité donc de la digitalisation devrait gagner du temps à consacrer aux copropriétaires et favoriser plus d’humanité dans le monde de la copropriété.
Le syndic se doit d’être fier de son métier , doit défendre sa valeur ajoutée et communiquer sur ses atouts actuels et à venir car de nombreuses compétences lui seront demandées notamment en ce qui concerne la rénovation globale des copropriétés avec la transition énergétique, la surélévation et l’optimistion patrimoniale, la chasse aux subventions pour le financement des travaux ou encore la négociation en amont des coûts des combustibles tels le gaz afin d’éviter des impacts néfastes sur la gestion de leurs copropriétés.
Aussi puissent les syndics de copropriétés opter pour le choix de la modernité et profiter du temps gagné grace à la digitalisation de leur métier pour investir dans de nouvelles compétences qui leur permettra de revendiquer leur valeur ajoutée et faire face à ces nouveaux acteurs de la copropriété qui vendent des illusions aux copropriétaires.