La commission relative à la copropriété (CRC) fût instituée par un arrêté du 4 aout 1987 afin de faciliter la compréhension pour les acteurs de la discipline, des nombreuses modifications de la législation sur la copropriété .
Par un décret n° 2014-132 du 17 février 2014, pour des raisons financières relatives à son coût de fonctionnement, cette commission fût supprimée.
Avec l’avènement des nouvelles dispositions de la Loi ALUR, force fût de constater , de nombreux exemples de difficultés d’applications, dont nous en avions fait l’écho dans des articles publiés sur le blog Syndic Pro, tels, “ALUR, le rôle du syndic dans l’avant contrat de vente” ou “ L’ALUR dispensera t’elle le syndic de la garantie financière” ou encore “Faut il abroger la loi ALUR”.
Quelle est la problématique?
Mme Colette Capdevielle Députée socialiste,de la cinquième circonscription des Pyrénées-Atlantiques, dans une question au gouvernement, attire l’attention de Mme la garde des sceaux, ministre de la justice, sur la suppression de la Commission relative à la copropriété.
Elle précise que: “ Pendant de nombreuses années, la CRC a été un organisme-clé dans ce domaine spécifique, force de proposition à l’occasion de réformes, mais surtout véritable facilitateur dans l’application de cette règlementation. Or cette Commission a été supprimée par le décret n° 2014-132 du 17 février 2014 pour des raisons financières relatives à son coût de fonctionnement, ne laissant à ce jour aucun lieu dédié à la concertation entre les acteurs de la copropriété et les praticiens de ce droit dense. Ainsi, elle demande si le coût de fonctionnement de la Commission relative à la copropriété justifiait, à lui seul, la suppression de cet organisme indispensable à la compréhension du droit complexe de la copropriété, ou s’il existe d’autres raisons permettant d’expliquer cette suppression. Elle demande en outre si de nouvelles mesures sont envisagées pour améliorer la compréhension de cette législation” .
A la question de Madame la députée, on pourrait adjoindre notamment, la position de Monsieur Michel Fréchet Président de la Confédération Générale du Logement (CGL) qui milite pour le “rétablissement de la Commission Relative à la Copropriété”.
La réponse du gouvernement
La réponse ministérielle rappelle que: » La commission relative à la copropriété (CRC) a été créée par un arrêté daté du 4 août 1987, pris conjointement par le garde des sceaux, ministre de la justice, et le ministre de l’équipement, du logement, de l’aménagement du territoire et des transports.
Cette commission, consultative, était chargée, en application de l’article 1er de l’arrêté du 4 août 1987, précité, de répertorier les difficultés auxquelles peut donner lieu l’application de la loi n° 65-557 du 10 juillet 1965 modifiée, relative au statut de la copropriété des immeubles bâtis, de rechercher les solutions, notamment d’ordre conventionnel, propres à les aplanir et de proposer, le cas échéant, aux pouvoirs publics les adaptations législatives ou règlementaires qui s’avèreraient nécessaires.
Les fonctions des membres de la commission étaient bénévoles et ne donnaient lieu à aucun défraiement, y compris pour son président. La commission ne disposait par ailleurs d’aucun budget propre. Le secrétariat était néanmoins assuré par un magistrat de la direction des affaires civiles et du sceau du ministère de la justice et une salle de réunion était mise à disposition dans les locaux de cette direction.
Dans le cadre de ses travaux, le comité interministériel de modernisation de l’action publique (CIMAP) a proposé au Premier ministre d’« améliorer le fonctionnement interne des administrations », notamment en diminuant de 25 % le nombre total des commissions administratives consultatives. Cent soixante-huit commissions ont ainsi été supprimées, au nombre desquelles figure la CRC, supprimée du fait de l’abrogation de l’arrêté du 4 août 1987 par l’article 22 du décret n° 2014-132 du 17 février 2014, portant suppression de commissions administratives à caractère consultatif.”
Et la réponse ministérielle de poursuivre: “Si les recommandations émises par la CRC ont apporté un éclairage utile sur l’application de la législation applicable en matière de copropriété, ces besoins se sont amenuisés, ainsi que le montre l’absence de nouvelle recommandation depuis le mois de juin 2010.”
Avec l’avènement de la loi ALUR, Il y a fort à parier que les besoins de simplification et d’éclaircissement des dispositions prévues par la dite loi, pour lesquelles de surcroit, les décrets d’applications ne sont toujours pas parus, aillent s’accroissant et nécessitent la compétence de la Commission relative à la copropriété présidée avant sa suppression par Monsieur CAPOULADE.
Pensez vous comme l’indique la réponse ministérielle, que :
“Les travaux menés par la commission relative à la copropriété pourront toutefois être effectués dans le cadre de groupes de travail ponctuels, lesquels ne nécessitent pas de secrétariat permanent”.
A mon humble avis, l’étude du droit de la copropriété des immeubles bâtis étant devenue une discipline juridique à part entière, il me semble indispensable que la commission relative à la copropriété, pour le bénéfice des acteurs de la copropriété retrouve sa place pleine et entière, de façon permanente dans le paysage de la copropriété.
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3 Comments on “La Commission relative à la copropriete (CRC) au secours de l'ALUR?”
Bonjour, L’arrêté du 18 avril 2002 a sonné le glas de la commission en introduisant la règle majoritaire et une association qui proclame » le décret [d’application ndlr] a heureusement balayé la loi « . L’ARC a fait valoir son appartenance à la commission dans maints courriers de mise en demeure à des syndics voire à des ministres.
A la télévision M Bayrou a sorti la brochure qu’est le Code du travail allemand et l’énorme pavé qu’est le Code français. Idem pour ce qu’est devenu le Statut de la copropriété avec l’extravagante partie consacrée aux copropriétés en difficulté. Appréciation purement technique, indépendante de ce qu’on peut penser du contenu ! Partout 5 à 10 lignes pour écrire mal ce qui peut tenir bien en 2 lignes.
Un exemple : » d’ouvrir, dans l’établissement bancaire qu’il a choisi ou que l’assemblée générale a choisi pour le compte mentionné au troisième alinéa du présent II, un compte séparé rémunéré au nom du syndicat, sur lequel sont versées sans délai les cotisations au fonds de travaux prévu à l’article 14-2. Ce compte bancaire ne peut faire l’objet d’aucune convention de fusion, ni d’une compensation avec tout autre compte. Les virements en provenance du compte mentionné au troisième alinéa du présent II sont autorisés. Les intérêts produits par ce compte sont définitivement acquis au syndicat. La méconnaissance par le syndic de ces obligations emporte la nullité de plein droit de son mandat à l’expiration du délai de trois mois suivant sa désignation. Toutefois, les actes qu’il a passés avec des tiers de bonne foi demeurent valables. Le syndic met à disposition du conseil syndical une copie des relevés périodiques du compte, dès réception de ceux-ci ; »
La perle : » le compte mentionné au troisième alinéa du présent II »
Un autre : Faut-il écrire » Le syndic met à disposition du conseil syndical une copie des relevés périodiques du compte, dès réception de ceux-ci » alors que l’art. 21 indique que le CS » reçoit sur sa demande communication de tout document intéressant le syndicat » ?
Bon courage
Pardon ! Je n’ai pas coché la notification des commentaires.
Merci de bien vouloir rectifier
Cette commission ne servait a rien.
Quand on voit ne serait ce que l’ineptie des annexes comptables totalement inutiles, illisibles et incompréhensibles…Mais ceci n’est qu’un petit exemple de l’inutilité de cette commission. Les commissions de ce type doivent toutes être supprimées.
Il faut mettre en place un vrai lieu de débat démocratique, transparent et ouvert, basé sur les nouvelles technologies, ou les praticiens, les juristes, les utilisateurs, pourront débattre et avancer utilement.
L’urgence, réformer les documents comptables (un bilan et un compte de résultat seraient tout de meme bien plus lisible par tout le monde…), pouvoir envoyer les convocs et pv par voie numérique, faciliter les procédures judiciaires pour le recouvrement des impayés (en permettant le dialogue entre les justiciables et la justice), faire appliquer dans tous les départements français la loi sru (compteurs eau et électrique pour chaque habitant et non plus sur la globalité de la copropriété), donner aux asl/asp des suretés pour recouvrer les sommes dues,…
Enfin bref, perdre du temps pour remettre en fonctionnement une commission qui n’avait fait aucun travail en 4 ans… il doit y avoir mieux a faire…