La Loi ALUR du 24 mars 2014, concernant la rémunération des syndics, privilégiera la forfaitisation des honoraires de base avec la possibilité d’honoraires spécifiques répertoriés dans une liste limitative qui sera arrêtée par décret.
Certaines associations de consommateurs, passées maitres dans l’art du lobbying,afin de peser sur le contenu à venir de la liste précitée, déploient d’ores et déjà leurs stratégies passant, notamment par la mise en place d’une campagne dénonçant les soi disant velléités des syndics à vouloir imposer une augmentation généralisée d’honoraires de +20% liée à la mise en place du compte bancaire ou postal séparé au nom du syndicat des copropriétaires.
La manœuvre semble claire, le compte bancaire unique combattu avec succès par les associations au grand dam des grands groupes, qui défendaient la sauvegarde des intérêts financiers générés par ces comptes, est de nouveau agité comme chiffon rouge, afin de terrasser le “ taureau syndic”
Espérons cette fois, que les instances dirigeantes des fédérations représentant la profession de syndic ne perdront pas de nouveau la bataille médiatique engagée.
Certes, la FNAIM, par la voix de son président fédéral, a réagi à cette offensive en rappelant que les seules augmentations qui ont vu jusqu’à présent le jour, sont les obligations de plus en plus nombreuses mises à la charge des syndics.
Toutefois il est indispensable que la profession ne subisse pas la situation, qu’elle soit proactive dans l’approche du nouveau modèle économique qui lui est imposé par les nouvelles contraintes de la Loi ALUR, qui devra passer par une revalorisation des fonctions du syndic de copropriété.
L’immatriculation des copropriétés, l’établissement de la fiche signalétique du syndicat des copropriétaires, la dématérialisation et communication d’informations relative au bon fonctionnement de l’immeuble, notamment à l’attention de candidats acquéreurs, la création d’un fonds de prévoyance pour travaux, les dispositions mises en place afin de prévenir les dégradations des copropriétés s’apparentant de plus en plus aux mesures relatives aux entreprises en difficultés devraient avec l’exigence de la formation continue des syndics, contribuer à valoriser la profession et de fait permettre une augmentation de son forfait de base
Cette revalorisation de l’activité de syndic passera nécessairement par une réévaluation de ses honoraires qui devra être légitimée par sa transparence, sa qualité, l’offre de nouveaux services dans son cœur du métier et cette légitimité devra être véhiculée par une véritable stratégie de marque.
La loi ALUR, hormis son aspect consumériste, tendant à vouloir contrôler les syndics accusés de prendre les copropriétaires pour des “vaches à lait” peut être l’opportunité pour la profession eu égard le nombre conséquent d’obligations mis à sa charge, de rendre cette dernière incontournable de par la professionnalisation nécessaire pour assurer ces dernières.
Pensez vous que la loi ALUR, avec toutes les prestations imposées au syndic, permettra à la profession de se valoriser?
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7 Comments on “ALUR, polémiques sur les honoraires des syndics”
Bonsoir
Il faut nous laisser du temps pour digérer ces mesures, les expliquer aux gestionnaires, aux comptables e aux assistantes de copropriété
A terme, je ne pense pas que les clients seront contre une augmentation de nos honoraires si le travail est bien fait !
Cordialement
CG
Bonjour.
Vous évoquez :
… la dématérialisation et communication d’informations relative au bon fonctionnement de l’immeuble, notamment à l’attention de candidats acquéreurs … :
Encore faudrait il ne pas oublier les principaux intéressés : l’ensemble des copropriétaires, en respectant la loi et le décret du 20 avril 2010 qui prescrit au Syndic de joindre le C.R. du Conseil syndical à la convocation pour l’A.G. annuelle … ce que font trop peu de Syndic permettant ainsi tous les abus de Pouvoirs en utilisant ceux de Copropriétaires absents qui n’ont pas été normalement informés, et ceci souvent en connivence avec des Présidents de Conseil syndicaux qui confortent ainsi leurs pouvoirs abusifs d’une manière antidémocratique …
La loi Alur ne permettra à la profession de Syndic de se valoriser qu’en associant mieux les copropriétaires pour les responsabiliser au lieu de contribuer à les considérer comme des assistés – y compris par certaines Associations de défense de consommateurs …
La dématérialisation accroit le risque de désinformation et devra donc être conçue avec la participation de véritables représentants compétents des copropriétaires
Pol.l.L
Très bon article, très pertinent et honête !
Si tous les syndics voyaient les choses ainsi, et consentent à expliquer au lieu de présenter l’augmentation des honoraires comme une représaille, ce serait le bon départ vers une nouvelle situation où en effet peu à peu s’améliorerait la réputation des syndics et où la relation professionnel/ client se pacifierait, c’est certain.
Pour ma part copropriétaire et membre actif de CS, il y a eu un suivi attentif du texte ALUR jusqu’à son actuel aboutissement et donc bien au courant, j’ai tout de suite pensé que très logiquement et légitimement, les honoraires forfaitaires des syndics allaient augmenter.Et il m’est aussi apparu que pour autant au final, les droits du copropriétaire seraient, pour la première fois peut-être dans certains cas, strictement respectés; cela quelque peu il est vrai, à la faveur d’une restriction très encadrée, de la liberté d’action du syndic dans l’organisation administrative de sa gestion.
Que les copropriétaires lisent ALUR ! Qu’ils lisent les contrats de syndic dans leur entier et comparent avec les précédents !
Bonjour
Je suis d’accord sur le fait que les honoraires de syndic, ne sont pas à la hauteur des exigences du métier.
Cependant, j’émettrai plusieurs observations :
– Le métier n’a pas une bonne lisibilité ou une bonne réputation, parce qu’il y a des abus, parce que les formations des gestionnaires n’est pas bien assurée, mais surtout parce que la charge de travail d’un gestionnaire ne lui permet pas d’exercer correctement son travail. Et on oublie aussi que la gestion d’une copropriété ne peut plus être exercer « en bon père de famille ». Les compétences, les exigences, les lois, les réglementations ont considérablement augmenté. C’est bien, quand c’est bien expliqué, quand c’est bien appliqué.
– La concentration des agences aux mains des financiers, ne conduit pas à des honoraires maîtrisés.
– La démobilisation de la responsabilité individuelle, et collective des résidents induits plus d’interventions.
Des propositions des solutions :
– Mieux expliquer aux copropriétaires et les droits et devoirs du syndic et surtout leurs limites. Etre ferme et professionnel.
– Oui à l’encadrement du métier, si il existe des sanctions en provenance des représentants des professionnels et non pas forcément des copropriétaires qui n’ont pas forcément les moyens financiers ou les connaissances. Changer de syndic, n’est pas suffisement dissuasif, car une copropriété de perdue, une autre arrive. Le discours marketing est bien rodé dans les agences.
– D’autres solutions sont aussi possibles, mais il me faudrait plusieurs pages.
Cependant je reste à votre écoute sur mon site pour échanger.
Bien à vous
Bonjour,
comme dans de nombreux autres professions dans l’immobilier, les abus d’une partie des représentants de ce secteur masquent le travail des bons gestionnaires de syndic. Pour un particulier, toutes ces réglementations et ces obligations restent obscures… tout comme le système de rémunération des syndics.
Par ces changements imposés par la loi ALUR, les syndics ont l’occasion de redorer leur image auprès des copropriétaires. Ceux qui sauront mettre à profit ces nouveautés pour montrer leur valeur ajoutée finiront par en tirer leur épingle du jeu.
Personnellement, avec plus de communication et d’informations de la part de notre syndic, il y aurait beaucoup moins de conflits et de tensions.
Je pense qu’Alur ne changera rien à la satisfaction de nos clients et complexifie encore la lisibilité de notre métier. A suivre
Bonsoir
Je ne serai pas aussi catégorique que vous Stéphane attendons de voir ce fameux décret d’application.
En espérant toutefois qu’il ne rajoute pas à la LOI comme c’est le cas pour certaines dispositions du Décret 1967.
L’avenir s’annonce passionnant et je vois plutôt cela comme un challenge !
cg