Syndic, le métier à la croisée des chemins.

le syndic à la croisée des chemins

le syndic à la croisée des chemins

Le métier de syndic de copropriétés, est véritablement à la croisée des chemins.

En effet, entre le projet de loi DUFLOT (projet ALUR), qui va vraisemblablement imposer le compte bancaire séparé, instaurer une forfaitisation des actes de gestion courante et la limitation des actes spécifiques, les instances professionnelles qui ont perdu la guerre médiatique dans la défense des intérêts du métier du syndic, privilégiant justement en vain, la défense du compte unique au détriment de la valorisation de la profession, les associations de consommateurs qui ont beau jeu, profitant notamment de l’erreur stratégique des dites instances professionnelles, de faire l’amalgame entre les grands groupes et les syndics indépendants dont la perception et la pratique du métier de syndic, ne sont absolument pas les mêmes, les syndics professionnels devront se positionner sur le devenir de leur métier et leur capacité à s’adapter aux nouvelles donnes qui seront imposées par les pouvoirs publiques.

Comment les syndics de copropriétés qui actuellement en raison de l’absence de marge générée par l’activité de syndic pure, s’étaient engouffrés dans le développement des activités annexes telles la transaction immobilière, la gestion locative ou encore la pratique des produits financiers tirés de la trésorerie des copropriétés, pourront ils assurer dorénavant, la pérennité de leurs entreprises?

Dans une interview accordée au journaliste Laurent Calixte dans un article intitulée « Pourquoi il faut augmenter les honoraires des syndics », Thomas ROUX, consultant au cabinet d’études XERFI-PRECEPTA,  auteur de l’étude « Les administrateurs de biens à l’horizon 2017 » rappelle:

« Peu de gens savent en fait que le métier de syndic est un métier extrêmement exigeant, qui est très consommateur d’énergie, de stress et surtout, de temps. D’une part, le syndic doit se tenir au courant de l’évolution de la législation et de la réglementation -droit de propriété, code de l’urbanisme…- qui changent sans arrêt. Ensuite, il a des horaires à rallonges avec des assemblées générales qui peuvent durer jusqu’à 22h00, voire minuit dans les cas extrêmes. Enfin, la rémunération associée à ce temps passé et à cette exigence de technicité n’est pas à la hauteur. L’activité de syndic pur, c’est le « parent pauvre » des administrateurs de biens. Un métier beaucoup moins rentable que celle de la transaction immobilière : une seule vente d’un appartement réalisée en quelques semaines peut rapporter autant que la somme des honoraires de dix immeubles parisiens de taille moyenne ! Donc contrairement aux idées reçues, les syndics ne vendent pas leur prestation de syndic pur à leur coût. »

Aussi, le consultant du cabinet d’études indépendant estime t’il en guise de conclusions dans l’interview:

«  les administrateurs de biens et les syndics doivent surtout comprendre qu’ils ont tout à gagner en instaurant une politique de transparence, de vérité des prix. Une photocopie coûte 0,10 centime ? Alors on peut marger un peu sur ce poste, pour rémunérer le temps passé, mais pas trop. Les honoraires ne rémunèrent pas le temps passé? Alors il faut les revoir à la hausse. Ce que je dis peut paraître choquant mais savez-vous combien les ménages français dépensent pour l’eau et l’électricité ? 49 milliards d’euros par an. Et combien ils dépensent pour les « frais de personnel d’immeubles », qui comprennent les concierges et les syndics ? A peine 1,8 milliard d’euros. Je rappelle que les honoraires représentent moins de 150 euros par an et par lot (appartement NDLR) : ce n’est franchement pas excessif. »

et de poursuivre:

 » Actuellement, avec leurs taux de rentabilité assez peu élevés mais réguliers, les syndics et administrateurs de biens pourraient s’endormir sur leurs lauriers. La loi Duflot aura le mérite de les réveiller. Elle va donner à cette profession l’occasion de se redéployer, de se repenser, de redéfinir son métier et sa stratégie ».

Puissent les syndics de copropriétés indépendants entendre ce message et reconsidérer les contours de leur profession et se donner les moyens de valoriser cette dernière.

A ce jour, la stratégie mise en place par les organisations professionnelles, basée sur le maintien de la profession dans la loi HOGUET, ne semble pas avoir été des plus satisfaisantes, ne serait  ce pas l’occasion de changer de paradigme et faire entrer le syndic de copropriété dans l’ère de l’organisation Ordinale?

Et vous , pensez vous que :

– la situation doit rester en l’état

– que le maintien de la profession de syndic dans la loi HOGUET est adaptée

– que la réflexion d’un conseil de l’Ordre des Syndics puisse être envisagée

– que les syndics doivent réfléchir sur une augmentation de leurs honoraires

Votre avis nous intéresse, merci de laisser votre commentaire au bas du présent article.

 

5 Comments on “Syndic, le métier à la croisée des chemins.”

  1. Je prends le pari que cela ne changera rien, que les journalistes, les politiques et les associations continueront de taper sur nous sans que nous arrivions à améliorer l’image de la profession et la qualité de prestations pour certains?

  2. En accord avec Stéphane , cela ne donnera rien sur les groupes qui sauront toujours tirer leur « épingle du jeu »
    * En revanche les syndics de bonne foi (OUI ILS EN EXISTENT) seront difficilement a faire face
    Dans tout les projets DUFLOT les copropriétaires ne viennent pas dans la balance (je suis copropriétaire)
    J’ai voulu « AIDER » la copropriété dont je suis résidente je baisse les bras
    Ils (les copros) sont insouciants, ne comprennent RIEN
    Une seule chose les intéressent – le PORTE FEUILLE – LES CHARGES-
    Ils veulent TOUT , ne se présentent pas aux AG – ne cherchent pas a donner leur pouvoir
    (ou si peu –ce qui change toutes les délibérations)
    Et « LA CERISE SUR LE GÂTEAU » – ne tiennent pas a payer des charges
    CAR POUR LES CHARGES LES COPROPRIÉTAIRES REGARDENT LE TOTAL mais pas le détail )

    Pour moi si certains Syndics sont coupables(IL Y EN A)
    – Les copropriétaires encore plus

    La faute surtout au lois ROBIEN SCELLIER etc

    1. j’ai vécu a Paris et maintenant dans une autre grosse agglomération
      La politique du syndic est la même (globalement) :
      faire des contrats a droite et a gauche avec leur « connaissances » (entreprise ou auto entrepreneur) pour se « partager » des commissions et se payer de « services » rendus!
      Il s’en fichent complètement de combien ca va couter les copropriétaire
      (donc appels d’offres et sélection sérieuse)
      Dans un des posts on sent bien la remarque d’une du « syndique » étonnée par la réaction des copros: peut être elle est bête et ne sait pas s’adapter aux changements, mais les copros ne se laissent plus faire par les arnaqueurs
      c’est exactement ce qui s’est passé dans les abonnements téléphonie jusu’à l’arrivée de Free sur le marché!
      Un bel exemple de concurrence à l’aide du consommateur!

      Questions:
      Par quelle modalité/procédure peut on changer de syndic, en tant que copropriétaire ?
      Faut il tj l’avale de la « majorité » des copros ?

  3. Merci beaucoup pour cet article sur le métier de syndic. Je n’avais pas réalisé à quel point cette activité était « à la croisée des chemins » comme vous dites.
    Je pense que la loi Duflot va changer beaucoup de choses, et que par conséquences il faudra réellement revoir les honoraires des syndics pour une meilleure équité

  4. La réponse de Romain est typique du copropriétaire de base, bête et méchant et qui ne voit pas plus loin que le bout de son nez (désolé mais les clichés sont vraiment trop gros).
    Non les syndics ne sont pas tous des escrocs dont le seul intérêt est de voler leur argent à des petits copropriétaires malheureux.

    Ce métier est l’un des plus exigent qui soit, tant sur le plan de l’investissement moral, humain, qu’en terme de temps, et tout cela pour une considération proche du néant de la part des copropriétaires qui n’ont pas l’ombre d’une connaissance de la réalité de ce métier.

    Je ne sais pas quel métier fait Romain mais certainement qu’il ne lui est jamais arrivé de bosser 60h/semaine, de se faire insulter pendant 3h en AG ou encore de passer des nuits blanches avec des dossiers insolubles en tête…

    Bref, rangez un peu vos clichés et cherchez plutot à comprendre les autres.

    A bon entendeur salut

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